lundi 30 juillet 2007

Judit Polgar : "La femme est - au bas mot - l'égale de l'homme"

JUDIT POLGAR. Elle est la seule joueuse d'échecs à avoir jamais défié, puis outragé l'intelligence de l'homme. Jusqu'au 3 août, elle est l'attraction du Festival de Bienne, où elle fut jadis une «bête curieuse»
[...]
Toute sa vie, elle a couru les échiquiers et les bastions de la pensée fossilisée. Elle n'a cessé de démystifier la primauté intellectuelle de l'homme, à démontrer que la femme est - au bas mot - l'égale de l'homme. Toute sa vie fut, restera, un outrage aux éminences grisonnantes, dépeceurs de cerveaux à l'ego monstrueux qui, battus, ne lui accordaient pas l'aumône d'un sourire. Judit Polgar, 2707 points Elo, matricule 19 dans la hiérarchie mondiale: «Il n'est pas normal que je sois la seule femme jamais répertoriée dans ce classement.»

Son leitmotiv: «Concourir avec les dames n'a jamais représenté le moindre intérêt. J'ai appris de mes parents que l'intelligence n'est pas liée au sexe. Hélas, les activités relatives à la spéculation pure sont souvent colonisées par les hommes. La tradition pousse plus volontiers les petites filles vers la cuisine ou la nursery. Simple question d'éducation. Par chance, mon père m'a soustraite à cette condition préétablie.»

Judit Polgar, Hongrie, n'a jamais mis les pieds à l'école. «Deux jours», nuance-t-elle. Son père a sacrifié son emploi de psychologue pour thématiser l'éducation de ses trois filles ou, plus exactement, pour les affranchir des carcans de l'hérédité. L'œuvre de sa vie consiste à démontrer que le génie constitue non pas un état, mais un acquis." Extrait de Le Temps du 30 juillet 2007.

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